La cuisson en meule
On peut considérer la meule comme une des premières structures de cuisson ayant permis la réalisation de céramiques. Elle pourrait découler directement du foyer domestique utilisé pour la cuisson des aliments.
On la retrouve un peu partout dans le monde actuel (Afrique du Nord et Afrique noire, Asie, Portugal, Amérique Centrale et du Sud…) mais également dans le temps. D’après les poteries retrouvées, leur technique de fabrication et les stigmates de cuisson qu’elles portent, il semble bien que ce mode de cuisson ait été utilisé par la majeure partie des populations du Néolithique. Il n’y a pas une époque pour la cuisson en meule et une où l’apparition des fours aurait fait disparaitre celle-ci. Il est même intéressant de voir que dans le temps et l’espace, nombre de solutions intermédiaires existent entre la meule et le four. Certains fours rudimentaires ne sont en fait que des meules améliorées où le combustible est parfois accumulé sur l’enfournement pendant que la chauffe débute dans un foyer placé sous les pots, exemples : les fours portugais ou les fours du Bangladesh (voir croquis). Ces structures intermédiaires ont souvent la rapidité de cuisson d’une meule : 30 minutes à 2 heures tout en gagnant en égalité de température dans les diverses parties du four. Il est à noter aussi que, selon la manière de mener la cuisson, le potier pourra produire à loisir de la poterie noire, réduite et enfumée (Portugal, Amérique Centrale et du Sud…), des pièces intermédiaires oxydo-réduites avec des parties enfumées et d’autres chamois (c’est le cas des poteries néolithiques pour la plupart). On pourra également, dans certaines conditions, obtenir un tesson quasiment oxydé : poterie rouge ou chamois. |
Cette observation nous amène à suggérer que la plupart du temps une structure de cuisson n’est pas représentative d’une production, mais que c’est le savoir faire de l’utilisateur et les traditions locales qui vont déterminer le résultat d’une cuisson.
Les potiers traditionnels de terre noire enfumée dans le nord du Portugal utilisent des types de four couvrant la gamme presque totale des techniques de cuisson : meules de type néolithique, fours rudimentaires sans voûte, fours traditionnels à sole perforée et voûte tels qu’on les utilise parfois pour la terre vernissées. Tous produisent des poteries noires enfumées.
Si l’on observe la céramique produite dans ces conditions, il est bien difficile de rendre à chaque four celle qui lui revient.
Les potiers traditionnels de terre noire enfumée dans le nord du Portugal utilisent des types de four couvrant la gamme presque totale des techniques de cuisson : meules de type néolithique, fours rudimentaires sans voûte, fours traditionnels à sole perforée et voûte tels qu’on les utilise parfois pour la terre vernissées. Tous produisent des poteries noires enfumées.
Si l’on observe la céramique produite dans ces conditions, il est bien difficile de rendre à chaque four celle qui lui revient.